13 octobre 2013

André Odemard et le mont Blanc du Tacul

André Odemard (1901-1986) était le grand-père maternel de Jean-Luc Tafforeau, fondateur et gérant d'une maison d'édition à qui il a souhaité donner le nom de celui qu'il appelait, enfant, “Papo”, et qui avait toujours encouragé ses jeux littéraires. Ainsi son nées les éditions AO - André Odemard

Diplômé des Beaux-Arts, dessinateur industriel, André Odemard était aussi un passionné de montagne, qu'il avait découverte à la fin des années trente lors d'un séjour à Servoz (Haute-Savoie).

En août 1962, alors qu'il s'approchait des 61 ans (André Odemard était né un 3 septembre), il avait gravi le mont Blanc du Tacul (4248 m) sous la conduite du guide Fernand Pareau. Le père de Jean-Luc Tafforeau, Henri, suivait l'exemple de son beau-père, et foulait la cime de ce beau sommet le jour même de son propre anniversaire, le 12 septembre 1962. Il avait alors tout juste 33 ans.

André Odemard s'était juré de retourner sur ce même Tacul pour… ses soixante-dix ans. Et c'est ce qu'il fera en septembre 1971, selon toute vraisemblance le 3, tant l'événement fut abondamment commenté dans la famille ! Son guide était toujours Fernand Pareau, et ils étaient accompagnés de Thierry Damilano. Ce jour-là, Fernand et son jeune client iront même jusqu'au mont Maudit, tandis qu'André Odemard les attendait sur l'épaule du Tacul.

L'ascension de 1962

La cordée avait dormi au laboratoire des Cosmiques. À cette époque, en effet, il s'agissait non d'un “refuge”, mais d'un laboratoire scientifique, comme en témoigne le tableau noir où sont visibles des formules mathématiques. La soirée avait permis de saluer Gaston Rébuffat, présent ce soir-là, et photographié ici avec Fernand Pareau.

Le lendemain, partis tôt, ils purent profiter de bonnes conditions de gel sur les pentes du Tacul.

Un passage raide, vraisemblablement dans le premier tiers de l'ascension, nécessita un rappel de corde à la descente.

Une des photos prises au sommet. L'alpiniste figurant à gauche, qui faisait partie de la cordée (sans qu'on en ait l'indication), n'a pu être identifié.

Un autre cliché d'André Odemard au sommet, montrant que la météo n'était pas des plus favorables du côté du mont Blanc !

Dans la descente, quelques séracs menaçants devaient être contournés…

L'ascension de 1971

André Odemard a donc fêté ses soixante-dix ans à 4248 mètres d'altitude, avec une nouvelle ascension du mont Blanc du Tacul, le 3 septembre 1971.

À y regarder de près, la pente était au moins aussi tourmentée en ce début des années soixante-dix que de nos jours. La diagonale vers la droite, souvent tracée par les candidats au mont Blanc, paraissait même peu fréquentable ! La voie normale part tout droit, au centre de la face, avant d'obliquer sur la gauche.

Ayant de nouveau fait étape aux Cosmiques, André Odemard aura l'occasion de prendre un très beau cliché, dont il était légitimement fier. On voit ici Thierry Damilano de profil.

Les diapositives numérisées pour l'occasion ne nous ont pas permis de retrouver de cliché pris au sommet. Sur celui-ci, pris durant la descente selon toute vraisemblance, on reconnaît bien André Odemard et Fernand Pareau.

La cordée au complet, dans une photo prise semble-t-il la veille au soir à proximité du refuge.

Quant à cette photo, malheureusement de piètre qualité, elle a été prise sur l'arête de l'aiguille du Midi, ultime – et certainement pénible – étape de l'ascension réussie par ce grand-père dont je suis très fier !

Jean-Luc Tafforeau, octobre 2013.